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« Sur la Route », W.Salles

CANNES, sa croisette, ses boutiques et ses palaces, son ciel bleu… et sa flopée de retraités à la couleur de peau si caractéristique de la région (H&M n’a vraiment rien n’inventé, c’est bien une couleur qui existe !). Cette petite bourgade du sud de la France, accessoirement de droite depuis des âges immémoriaux, qui voit sa population de 73 000 âmes mystérieusement triplés pendant la seconde quinzaine de mai.
Sa devise est « Qui y vient y vit » auquel il faudrait rapidement penser à rajouter « si vous avez du pognon »

Douze jours donc pendant lesquels la terre s’arrête se tourner. Où les guerres et les injustices n’existent plus, où la Grèce redevient connue pour le Sirtaki et sa fêta, et où Nadine Morano se déconnecte de twitter. Cette éclipse temporelle n’est non pas due à un astre quelconque qui viendrait obscurcir l’actualité internationale, mais provoquer par une bande de joyeux reporters qui rêvent tous de profiter d’un aller-retour gratuit à Cannes et d’assister à toutes les soirées privées pour côtoyer des Donatella Versace, des Kim Kardashian et des intellectuels comme Mickael Vendetta ou Geoffrey et Maxime de Secret Story, tous plus décérébrés les uns que les autres et qui n’ont rien dire.

Le décor est planté mais mon but ici est de vous faire économiser 137 minutes de votre temps et 10,30€

Par choix ou par erreur, il vous est surement arrivé de vous retrouver devant un film primé ou sélectionné à Cannes ? A moins que ce ne soit juste votre dernière cartouche pour pouvoir l’emballer ?
Vous vous sentez encore grisé de la journée du lendemain où vous pavaniez devant la machine à café en racontant à vos collègues la profondeur de « The Tree of Life » et d’un Terence Malik à son apogée (alors que secrètement, comme tout ceux qui ont pu le voir, vous n’avez rien biter à ce film pendant deux heures et que vous pensiez y voir Angie puisque Brad était à l’affiche)
Vous vous sentez les balloches de recommencer cette année ? Vous êtes toujours en quête de cette ridicule minute de gloire à la pause café, vous vous voyez déjà les interpeller avec un : « Hier soir je suis allé voir « Sur la route » de Walter Salles, un grand film d’un réalisateur brésilien peu connu… si, tu sais, il a fait euh « Central do Brasil? »  c’est la quintessence de la Beat Generation, c’est fidèle au roman de Kerouac. C’est vraiment injuste qu’il n’ait pas eu une palme.»

Alors allez y, car ce sera vraiment la seule raison rationnelle que je pourrais vous donner pour visionner ce film. CRANER, tant que vous pourrez, et par chance, les jours suivants vous croiserez une autre âme perdue qui l’aura vu, vous vous échangerez quelques regards, vous vous enverrez des signes de compassion teintés de pitié, vous vous souviendrez de ce calvaire endurer pendant deux longues heures, et vous reprendrez le chemin du bureau, tout penaud, la démarche avachie et la tête baissée vous fondrez en larmes.

Ce film est un road movie vide de sens, d’histoire, dénué de rythme et d’intérêt où un monologue absurde vous accompagnera durant cette longue séance, les mots sont jetés en l’air sans le moindre sens, sans aucune autre raison que de justifier le côté intellectuel des jeunes écrivains riches et paumés de l’époque qui vivent encore chez leurs mères et qui tombent en « idôlation » devant un bel-âtre stupide qui aura pu être un hommage à M.Vendetta.

Toutefois, une mention spéciale au réalisateur qui a pensé a incorporé une prouesse scénaristique intéressante

SPOILER ON:
Il nous fait repasser plusieurs fois aux même endroits, avec les mêmes personnages, inlassablement, en picolant un peu à chaque nouveau comeback. Une technique qui, en outre lui permet gagner du temps sur le dénouement, mais qui nous permet de faire une pause de 45minutes et de reprendre le film là où l’on s’est endormi ! (sauf que moi j’ai pas réussi à m’endormir !) Une technique éprouvée par Desperates Housewives dont les histoires vous permettent de rater 5-10 ou même 20 épisodes sans problème, voir de sauter plusieurs saisons à la fois et de toujours retrouver la quintessence du scénario (à deux ou trois mariages/divorces prêts on est bon !)
SPOILER OFF.

Je ne critiquerai pas le fond, l’histoire de Kerouac, je ne la connaissais pas, et elle ne m’intéresse pas plus maintenant. Mais sur la forme ce film n’est qu’un melting pot raté de «Moulin rouge -Baz Luhrmann» pour le coté déjanté, d’un «Into the Wild -Sean Penn» sur le road trip, et d’un «Requiem for a dream -Darren Aronofsky» pour le sexe et la drogue.

Quitte à raconter une histoire qui ne casse pas trois pattes à un canard, autant le faire en y apportant une touche personnelle, une identité visuelle, une ambiance.

Ce film n’a reçu aucune distinction lors du festival, et de mon avis il partait pourtant avec un sérieux avantage par rapport aux autres, malheureusement essai non transformé. Moi je lui aurai donné une palme d’or, ça aurait au moins eu le mérite de prévenir les gens pour faire le choix: ATTENTION : Ceci est un film qui a essayé d’avoir une palme !

On ne m’y reprendra plus. Je n’irai plus au cinéma entre le 1er mai et la mi-juin, c’est bien trop risqué. Et la prochaine fois, je regarderai bien si Angelina est à l’affiche ou non, DAMNED Malik !

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  • la dame de l'oranger
    13 juin 2012 at 14:13

    Mais qui est donc ce Prysme qui m’a tant fait rire ? allez dévoile toi un peu zut, on nous avait pas prévenu qu’il y aurait des invité(e)s ce soir… je me serais lavé les cheveux !

    Ce comm n’a pas d’ambition cinématographique… je ne vais plus au cinéma depuis l’époque où on dénichait déjà difficilement nos 10 balles pour entrer… alors maintenant que c’est 10€ boudiouuuuu 🙂

    Mais rien que pour ça, je lirai le Kerouac ^^