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Kiabi, le « mass-market » éthique?

Comme nous sommes en période de soldes je me suis dit que parler « fringue » serait pile dans la tendance. Je vous embarque chez Kiabi. Depuis quelques années je suis invitée par l’enseigne avec d’autres blogueuses pour découvrir les  nouvelles collections. Je renouvelle la garde-robe des loulous en partie chez eux. Le rayon 3/10 ans est plutôt bien fourni, avec des pièces sympas et résistantes, à un prix très abordable. Je jette un œil au rayon femme, je ressors rarement les mains vides. Si on m’avait dit que je prendrais plaisir à aller faire du shopping chez Kiabi, je me serais étouffer de rire. C’est pourtant le cas!

Comme vous le savez je suis une adepte de la seconde main pour les grosses pièces et dans la mesure du possible j’essaie d’acheter éthique. Alors, à force de papoter de tout et de rien avec la directrice du magasin, j’ai fini par lui demander de faire un article sur les coulisses de la chaine de fabrication. D’abord parce que qui ne tente rien n’a rien, ensuite parce que la chaîne communique peu en externe sur ses méthodes et que je suis très curieuse comme tout « consom’acteur » qui se respecte.

A mon grand étonnement, je ne me suis heurtée ni a un refus catégorique, ni a un grincement de dent. Ben! Oui, mauvaise comme je suis, je pensais prendre une veste. C’est tout le contraire qui s’est produit, ma requête a été entendue. J’ai discuter avec la responsable du service RSE (responsabilité sociale des entreprises) pendant une bonne heure pour apprendre comment et où Kiabi faisait produire ses marchandises.

Certaines choses sont faciles à comprendre, les volumes de Kiabi sont gigantesques, c’est le premier « mass-market » textile de France. C’est sa force de négociation pour faire baisser les coûts. Ce qui s’est révélé intéressant, c’est que ils ne le font pas à n’importe quel prix.

Le RSE  est une donnée importante pour l’enseigne, je vais pas vous livrer l’intégralité de ma conversation avec la responsable du service se serait trop long. Je préfère vous faire un résumé de ce que j’ai retenu et de mon impression générale.

J’insiste, mais j’ai vraiment été agréablement surprise par l’accueil qui m’a été réservé, mon interlocutrice c’est révélé intarissable sur son domaine, son fonctionnement, ses répercussions. Plus de 20 ans de métier ont rendu Caroline Bottin incollable sur les différents « process », qu’ils soient matériels, industriels ou humains, d’une longue chaîne de fabrication internationale. Sans langue de bois elle a répondu à mes questions. On a passé en revue l’impact environnemental et humain. Le bilan est plutôt positif. La fabrication se répartie entre le Bangladesh, la Chine, l’Inde et le Maroc. Chaque pays a ses spécialités, la broderie ne se fabrique pas au même endroit que le voile de coton.

Kiabi-audit-usine-etranger-2

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A chaque nouvelle implantation une équipe est dépêchée pour mettre en place le cahier des charges propre à la marque, en plus du respect des règles et normes internationales comme étatique. Tout est passé au crible: l’âge minimum pour travailler (15 ans), les salaires, les primes, crèches. Caroline Bottin a fait beaucoup de terrain, elle veille à la pérennisation des emplacements de l’entreprise. Son but est que Kiabi s’installe durablement à un endroit afin d’apporter un emploi stable, durable, respectueux afin de participer à un système économique bénéfique pour tout le monde. L’entreprise préfère travailler avec des partenaires fiables et pérennes.
Concernant l’impact environnemental Kiabi est aussi un bon élève qui se plie aux normes existantes (plus ou moins strictes selon les pays). Des audits sont mis en place pour être sur qu’elles soient respecter sur le long terme. On peut regretter sur ce sujet l’absence de directives communes internationales strictes…

Je remercie Caroline Bottin pour cette entrevue ainsi que l’équipe de Kiabi Pérols qui a permis cette mise en relation.

Crédit photos Kiabi et la une Le blog d’une provinciale 

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  • ApollineR
    14 juillet 2016 at 14:41

    Ton retour est intéressant mais je reste sceptique sur l’éthique de cette marque.
    D’abord parce que c’est une marque qui vend des articles à prix bas et que les prix bas sont souvent obtenus en mettant la pression aux fournisseurs au détriment des conditions de travail et des salaires des ouvriers.
    L’autre raison est que Kiabi appartient à la famille Mulliez, les propriétaires d’Auchan qui a un passif concernant les conditions de fabrication de ses produits. Lors du drame du Rana Plaza en 2013 qui a coûté la vie à plus de 1100 personnes, des étiquettes de la marque distributeur d’Auchan (In Extenso) avaient été trouvées dans les décombres. Mais Auchan a toujours refusé de reconnaître sa responsabilité et il a fallu une pétition internationale pour qu’ils contribuent a minima au fond d’indemnisation. Aujourd’hui des ONG poursuivent Auchan en justice pour sa communication qu’elles jugent trompeuse ( http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/06/09/accident-du-rana-plaza-auchan-a-nouveau-poursuivi_4650177_3234.html ).
    Le problème est qu’on ne peut pas se baser uniquement sur les déclarations des marques qui ont toutes des codes de bonne conduite et semblent toujours pleines de bonnes intentions. Il faudrait voir comment ça se passe sur place, ce que font des ONG comme De l’Ethique sur l’Etiquette ( http://www.ethique-sur-etiquette.org/ ) et il y a souvent un monde entre le discours des marques et la réalité sur le terrain.

    • Maguelonne
      15 juillet 2016 at 01:26

      Merci pour ce commentaire. Pour être honnête je me doute que Kiabi n’est pas Greenpeace. D’ailleurs c’est en cela que je parle d’honnêteté, durant notre conversation, Caroline B. n’a pas essayé de me convaincre elle m’a exposé des faits, n’a éludé aucunes questions, elle a répondu développé avec évidemment un parti prit d’office. Je m’attendais pas à ce qu’elle me parle des points noirs de son entreprise, par contre je m’attendais à un discours bien plus commercial, plus enjolivé. Ce fut pas le cas, j’ai discuté avec quelqu’un de direct, qui a partagé son métier, la vision qu’elle en avait et son champs d’action pour y arriver, sans faux-semblants.